En juillet 2017, je tourne comme chef opérateur un reportage de 75 minutes sur les gangs de Cape Town en Afrique du Sud, pour Enquête d’Afrique diffusée sur Canal +.
L’enjeu de ce film consiste à comprendre pourquoi des quartiers de l’est de Cape Town sont, depuis des années, gangrénés par une violence devenue incontrôlable. Si l’on exclut les pays en guerre, les quartiers de Hanover Park et de Manenberg où nous avons tourné font partie des endroits les plus dangereux du monde.

Dans ces « townships », des gangs comme les « Mongrels », les « Americans » ou les « Clever Boys » font régner la terreur pour agrandir leur territoire et écouler du Mandrax, une drogue de synthèse.

Pourquoi ces quartiers sont-ils autant rongés par la violence ? En 1966, le gouvernement a forcé des milliers d’habitants pauvres à quitter leurs logements pour les parquer dans les plaines de l’est du Cap. Le chômage, l’insalubrité, l’absence de services publics ont généré cette situation que les autorités ne parviennent pas à contrôler.

Pendant les premiers jours de tournage, nous avons commencé à filmer le travail de terrain de la police anti-gang, de nuit comme de jour. Leur mission consiste à sillonner ces ghettos pour enquêter, observer, interpeller.

La seconde partie du tournage a consisté à filmer le travail des membres de « Cease Fire », une association de gangsters repentis qui tentent d’apaiser les tensions, de dissuader les membres de gangs et de parfois les extirper de cet engrenage avant qu’il ne soit trop tard. Grâce aux membres de « Cease Fire », nous avons pu approcher puis interviewer l’un des chefs du gang des Mongrels.
